Salaire cybersécurité : combien gagne un expert en cybersécurité en France

Un métier en tension… et en or

Cybersécurité. Le mot claque aussi fort que les attaques qu’il tente de déjouer. Ransomwares, phishing, cybercriminalité organisée : les entreprises sont sous pression, et celles qui n’ont pas encore sécurisé leurs données le paieront tôt ou tard. Résultat : les experts en cybersécurité sont devenus les rockstars de l’informatique. Et leur salaire suit logiquement cette courbe ascendante.

Mais combien gagne concrètement un professionnel de la cybersécurité en France en 2024 ? Quels sont les profils les mieux rémunérés ? Et comment justifie-t-on ces niveaux de salaire ? Voyons cela de manière précise, directe, et utile pour tout professionnel en veille ou en reconversion.

La cybersécurité : un secteur qui recrute… sans relâche

Avant de parler chiffres, posons le décor. D’après le baromètre France Num, près de 85 % des entreprises françaises ont été victimes d’au moins une attaque informatique en 2023. Face à cela, le marché de la cybersécurité connaît une croissance annuelle à deux chiffres.

Et pourtant, le secteur peine à recruter. Pourquoi ? Tout simplement parce que la demande dépasse largement l’offre. Selon l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), il manque environ 15 000 professionnels en cybersécurité en France.

Autrement dit : si vous avez une expertise en cybersécurité, le marché est à vos pieds.

Les fourchettes salariales en cybersécurité en France

Voici un aperçu des rémunérations moyennes observées en 2024, selon les niveaux d’expérience et de responsabilité :

  • Débutant (0 à 2 ans d’expérience) : entre 35 000 € et 45 000 € brut annuel. Les profils juniors, généralement issus de formations Bac+5 avec une spécialisation cybersécurité, sont très convoités dès la sortie d’école.
  • Confirmé (3 à 7 ans d’expérience) : entre 50 000 € et 65 000 €. Ces professionnels maîtrisent les outils SIEM, les audits, l’analyse de risques et peuvent manager de petites équipes techniques.
  • Senior (plus de 8 ans d’expérience) : entre 70 000 € et 100 000 €. À ce niveau, ce sont souvent des responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), experts SOC ou architectes cybersécurité.
  • Profils très spécialisés ou managers : plus de 120 000 €, notamment en cabinet de conseil, chez les grands groupes ou dans les entreprises sensibles (banques, défense, énergie…)
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Un exemple terrain : Un expert en forensic digital employé dans le secteur bancaire gagne facilement 90 000 € par an après 6 ans d’expérience, avec des primes variables pouvant atteindre 15 % du salaire annuel.

Les facteurs qui influencent le salaire

Comme dans beaucoup de secteurs, plusieurs paramètres viennent influencer la rémunération d’un professionnel de la cybersécurité :

  • Le niveau d’expertise : Les compétences rares sont mieux payées. Un expert en pentest (test d’intrusion) ou en reverse engineering est très recherché.
  • La localisation : Un poste basé à Paris ou à Lyon peut offrir 10 % à 20 % de plus qu’un poste similaire en province.
  • Le secteur d’activité : Les SSII et les ESN paient généralement moins que les grands groupes industriels ou le secteur du luxe, qui sécurise désormais massivement ses actifs numériques.
  • Les certifications : Avoir une certification CEH (Certified Ethical Hacker), CISSP (Certified Information Systems Security Professional) ou OSCP (Offensive Security Certified Professional) est un vrai différenciateur pour négocier à la hausse.

Petit conseil d’initié : les recruteurs adorent les profils qui allient compétences techniques et capacité de vulgarisation. Si vous savez parler sécurité avec un langage compréhensible par les non-spécialistes, vous êtes plus bankable.

Les métiers de la cybersécurité les mieux rémunérés

Tous les métiers n’offrent pas les mêmes perspectives. Voici les postes qui tirent leur épingle du jeu :

  • RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information) : entre 90 000 € et 140 000 €. Véritable chef d’orchestre de la sécurité numérique.
  • Architecte cybersécurité : entre 80 000 € et 120 000 €. Il conçoit l’ensemble des solutions de défense et supervise les déploiements techniques.
  • Consultant cybersécurité senior (en cabinet) : jusqu’à 100 000 €. Son rôle ? Auditer, conseiller et accompagner des clients divers, souvent dans l’urgence.
  • Expert en réponse à incident (CSIRT) : entre 70 000 € et 110 000 €. Un métier sous adrénaline, très apprécié des profils technophiles.
  • Hacker éthique (Pentester) : entre 60 000 € et 90 000 €, voire plus avec de l’expérience et des certifications clés.
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Et un détail important : les bonus peuvent être conséquents pour ces métiers. Notamment dans les groupes cotés, les primes annuelles représentent parfois l’équivalent d’un mois ou deux de salaire brut.

Formation et profils recherchés

Pas forcément besoin d’un diplôme d’ingénieur pour percer… mais une solide base technique est indispensable.

Les recruteurs regardent principalement :

  • Les formations Bac+3 à Bac+5 spécialisées en cybersécurité (écoles d’ingénieur, MSc, masters universitaires…)
  • Les titres professionnels (ex : titre de « Responsable en sécurité des systèmes d’information », niveau 7 RNCP)
  • Les certifications techniques internationales mentionnées plus haut

Un profil type ? Lucas, 28 ans, diplômé d’un master cybersécurité à Grenoble INP. Après une alternance en sécurité réseau chez Orange Cyberdefense, il est embauché en CDI. Deux ans plus tard, il évolue en tant qu’ingénieur sécurité avec un package à 52 000 €. Aujourd’hui, il prépare une certif CEH et vise un poste de pentester freelance… à 600 € la journée.

Freelance en cybersécurité : le jackpot ?

De nombreux professionnels se tournent vers le freelancing après quelques années d’expérience. Pourquoi ? Pour une plus grande liberté, mais aussi pour une facturation journalière entre 500 € et 900 €, voire au-delà dans certaines missions sensibles.

À retenir néanmoins : le freelancing en cybersécurité n’est pas fait pour tout le monde. Il faut savoir gérer la pression, prospecter, rédiger des livrables clairs, et évidemment, rester à la pointe techniquement. Mais pour les profils solides, le modèle est extrêmement rentable.

Un salaire, mais aussi des perspectives

Le salaire ne fait pas tout. Mais en cybersécurité, il traduit une réalité : le besoin est critique. Le secteur offre des carrières évolutives, multidisciplinaires et souvent internationales. Certains professionnels orientent leur parcours vers la gouvernance (GRC), d’autres vers l’expertise technique pure. Beaucoup deviennent consultants à leur compte.

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Enfin, la mobilité internationale est très accessible. Les standards de cybersécurité sont globalisés, et les certifications reconnues mondialement. Un ingénieur sécurité français peut très bien s’envoler pour Dubaï, Montréal ou Berlin… avec une rémunération en hausse de 30 à 70 %.

Alors, prêt à décrocher un job en or numérique ?

Face à l’explosion des cybermenaces, la cybersécurité n’est plus un « plus », c’est une nécessité. Et pour les professionnels compétents, chaque faille est une opportunité. Les salaires, bien au-delà de la moyenne du marché, témoignent de la valeur stratégique de ces profils rares.

Que vous soyez débutant, en reconversion, ou déjà dans le secteur, c’est le bon moment pour renforcer vos compétences et viser plus haut. Car dans ce domaine, ce ne sont pas les data qui manquent… mais ceux qui savent les protéger.