Formation adulte garde forestier : les formations disponibles pour adultes en reconversion

Pourquoi de plus en plus d’adultes choisissent de devenir garde forestier ?

Changer de cap professionnel n’a jamais été aussi courant. Stress au travail, quête de sens, besoin de renouer avec la nature : les raisons d’une reconversion sont multiples. Et parmi les métiers qui attirent de plus en plus d’adultes en reconversion, celui de garde forestier revient souvent. Mais pourquoi cet engouement ?

Tout simplement parce qu’il répond à trois besoins actuels : le besoin de concret, d’utilité publique, et de lien avec l’environnement. Les gardes forestiers sont sur le terrain, veillent à la biodiversité, gèrent les forêts, sensibilisent le public. Un métier utile, concret, loin des open spaces. Et c’est précisément ce que recherchent beaucoup de professionnels en quête de renouveau.

L’ONF (Office National des Forêts) estimait en 2022 que près de 30 % des candidats aux postes de technicien forestier n’avaient pas de formation initiale dans ce domaine. Preuve que la voie de la reconversion prend de l’ampleur.

Quelles sont les missions principales d’un garde forestier ?

Avant de parler formation, il est essentiel de comprendre ce que recouvre ce métier. Parce qu’on est bien loin de l’image d’un agent se baladant dans les bois avec ses jumelles.

En réalité, les missions d’un garde forestier sont variées :

  • Suivi et entretien des massifs forestiers
  • Contrôle et surveillance de la faune et de la flore
  • Planification d’opérations de coupe ou de reboisement
  • Sensibilisation du public et des scolaires aux enjeux environnementaux
  • Prévention des incendies et lutte contre les infractions forestières

Selon la zone où il exerce (forêt domaniale, parc naturel, commune…), le garde peut également travailler en lien direct avec les collectivités locales ou les services de protection civile. L’autonomie, la polyvalence et la rigueur sont donc indispensables.

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Quelles formations disponibles pour les adultes en reconversion ?

Il n’est jamais trop tard pour bifurquer vers la filière forêt-nature. Plusieurs dispositifs permettent aujourd’hui de se former efficacement, même en cours de carrière.

Le CAP Agricole Travaux Forestiers

Accessible en formation continue, le CAP Travaux Forestiers forme aux techniques de bûcheronnage, d’abattage, et aux bases de la sylviculture. Cette formation est souvent proposée en alternance (contrat pro ou contrat d’apprentissage adulte), ce qui facilite la reconversion tout en garantissant une immersion terrain.

Durée : entre 6 à 12 mois selon le parcours. Financement : CPF, Pôle emploi, OPCO, selon statut.

Le Bac Pro Gestion des milieux naturels et de la faune

Destiné à ceux qui souhaitent aller plus loin, ce Bac Pro est parfois accessible en reconversion via une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) ou un CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles). Il prépare à gérer durablement les espaces naturels, tout en développant un solide bagage technique et réglementaire.

Astuce : certains CFPPA proposent des parcours modulaires pour adultes avec adaptations horaires et pédagogiques.

Le BTSA Gestion Forestière

Plus technique encore, le BTSA Gestion Forestière (échelon Bac+2) s’adresse aux profils souhaitant devenir technicien forestier ou travailler avec l’ONF ou dans le privé. Il est ouvert via la formation continue, parfois à distance, avec des stages en exploitation forestière.

Durée : 2 ans en moyenne, parfois condensée à 1 an dans le cadre d’une reconversion grâce à un parcours individualisé.

Des organismes de référence pour se former

Voici quelques pistes sérieuses, reconnues pour la qualité de leurs formations :

  • CFPPA (Centres de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) – Répartis dans toute la France, ils proposent des formations en présentiel ou à distance, en alternance ou cursus adultes.
  • AFPA – L’AFPA propose parfois des modules liés à la forêt ou à la gestion de l’environnement.
  • IGN et ONF – Ces deux institutions proposent parfois des parcours internes ou formations qualifiantes pour intégrer leurs structures.
  • GRETA – Réseau d’établissements publics de l’Éducation Nationale, certains GRETA dispensent des formations dans le domaine de l’environnement.
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Rappel utile : pensez à activer votre CPF (Compte Personnel de Formation) et à consulter Pôle Emploi pour connaître les aides disponibles selon votre région.

Une formation en reconversion : l’exemple de Julien, 41 ans

Julien, 41 ans, travaillait depuis 15 ans dans la logistique. À 39 ans, il décide de tout poser : burn-out, fatigue mentale, besoin de nature. Il entame une reconversion via un CFPPA dans le Jura. Un an plus tard, diplôme de technicien forestier en poche, il intègre un groupement forestier privé dans la Drôme.

Ce qu’il en dit ? « J’ai retrouvé du sens. Loin des entrepôts, je sors chaque jour avec l’impression de faire quelque chose d’utile pour demain. C’est physique, exigeant, mais tellement plus en phase avec ce que je suis. »

Son conseil : « Il faut aimer être dehors par tous les temps, savoir être indépendant, et ne pas avoir peur de reprendre des bases scolaires. Mais c’est largement accessible. »

Les compétences incontournables à acquérir

Au-delà du diplôme, voici les compétences clés qui feront la différence sur le terrain :

  • Maîtrise des outils de cartographie (SIG, GPS)
  • Sens de l’observation aiguisé
  • Très bonne condition physique
  • Connaissances en écologie et biologie végétale
  • Capacités à sensibiliser le public et à vulgariser les enjeux

Et oui, être garde forestier ce n’est pas juste « veiller sur la forêt ». Il faut écouter, expliquer, planifier. C’est un rôle de médiation autant que de gestion.

Quels débouchés après la formation ?

La filière environnement n’a jamais été aussi dynamique. La transition écologique crée chaque année de nouveaux emplois, et la filière forestière ne fait pas exception. Selon l’ADEME, d’ici 2030, plus de 20 000 postes dans la gestion des espaces naturels seront à pourvoir. De belles perspectives donc, pour les profils formés et passionnés.

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Direction possible :

  • Office National des Forêts (ONF)
  • Collectivités territoriales
  • Parcs naturels régionaux ou nationaux
  • Entreprises forestières privées
  • Associations de préservation de l’environnement

À noter que certains gardes évoluent vers des postes de technicien ou de gestionnaire d’espaces naturels, voire de formateur. La reconversion peut donc devenir le point de départ d’un second parcours durable.

Derniers conseils pour réussir sa reconversion

Se reconvertir vers le métier de garde forestier ne s’improvise pas. Voici mes conseils issus du terrain :

  • Validez votre projet avec un conseiller en évolution professionnelle (CEP)
  • Effectuez une immersion professionnelle via une PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel)
  • Rencontrez des professionnels en poste : forums, journées portes ouvertes, salons
  • Faites un bilan de compétences orienté « métiers verts »
  • Soignez votre projet de formation : identifiez les bons financements, anticipez les adaptations de vie pro/perso

Et surtout : croyez en votre projet. Il n’est jamais trop tard pour changer de voie. Le métier de garde forestier est exigeant, mais passionnant. Il a du sens, de l’avenir, et il est accessible… si vous êtes prêt à vous (re)former sérieusement.

Une forêt bien gérée est une forêt vivante. Et pour cela, la relève a besoin de nouveaux profils. Pourquoi pas vous ?