Pourquoi relancer une candidature est indispensable (et normal)
Vous avez envoyé votre candidature. Silence radio. Faut-il relancer ? Oui. Et non, ce n’est pas « harceler » un recruteur.
Dans la plupart des entreprises, les recruteurs gèrent des dizaines de postes en parallèle. Votre candidature peut être pertinente… mais noyée dans la masse. Une relance bien faite montre trois choses :
- vous êtes motivé,
- vous savez communiquer de manière professionnelle,
- vous êtes capable de vous organiser et de suivre vos dossiers.
Un candidat qui relance intelligemment se démarque. Un candidat qui n’ose pas relancer disparaît du radar.
Quand relancer un recruteur après une candidature ? Les bons délais
Relancer ne veut pas dire le faire n’importe quand. Le timing compte autant que le contenu.
Après un envoi de candidature spontanée ou réponse à offre
- Sans indication de délai dans l’annonce : relancez après 7 à 10 jours ouvrés.
- Avec une date limite de candidature : attendez 7 à 10 jours après cette date.
Pourquoi ce délai ? Parce que le tri des CV prend du temps, surtout dans les grandes structures. Avant 7 jours, votre relance risque d’arriver au milieu du traitement initial et d’être ignorée.
Après un entretien téléphonique ou visio
- Si un délai a été annoncé : relancez 2 à 3 jours après l’échéance si vous n’avez rien reçu.
- Si aucun délai n’a été donné : relancez entre 5 et 7 jours après l’appel.
Après un entretien physique
- Premier message : un mail de remerciement dans les 24 heures.
- Deuxième message : une relance 7 à 10 jours plus tard si aucune nouvelle.
Après une promesse de réponse « rapide »
Le fameux « on revient vers vous très vite ». Traduction : délai flou. Dans les faits, attendez :
- 5 jours ouvrés pour un poste urgent,
- 10 jours ouvrés pour un poste classique.
Combien de relances maximum ?
Dans 90 % des cas, deux relances suffisent :
- Une première après le délai annoncé ou raisonnable.
- Une seconde 7 à 10 jours plus tard si toujours aucun retour.
Au-delà, mieux vaut passer à autre chose. Vous perdez du temps et abîmez votre image.
Les règles d’or pour une relance efficace
Une bonne relance, ce n’est pas un roman, ni une supplication. C’est un message :
- court,
- clair,
- orienté « valeur » et non « demande ».
Règle n°1 : soyez précis
Le recruteur ne se souvient pas forcément de vous. Aidez-le :
- rappel du poste,
- canal de candidature,
- date approximative d’envoi,
- lieu ou format de l’entretien si vous en avez déjà eu un.
Règle n°2 : montrez votre intérêt, pas votre stress
Évitez les formulations du type : « Je n’ai toujours pas de réponse de votre part », « Est-ce que ma candidature a été oubliée ? ». Vous mettez le recruteur sur la défensive.
Préférez : « Je reste très intéressé par le poste » ou « Je me permets de revenir vers vous pour savoir où en est le processus ».
Règle n°3 : apportez un petit plus
Une relance est aussi l’occasion d’ajouter une information pertinente :
- un projet récent en lien avec le poste,
- un résultat chiffré que vous n’aviez pas mentionné,
- une courte précision sur votre disponibilité.
Règle n°4 : restez professionnel, même si vous êtes agacé
Oui, certains recruteurs ne répondent jamais. Oui, ce n’est pas respectueux. Mais un mail agressif vous ferme définitivement des portes. Le marché est plus petit que vous ne le pensez.
Modèle de mail pour relancer après une candidature sans réponse
Adaptez toujours les modèles. Un recruteur reconnaît un copier-coller générique en 3 secondes.
Objet : Candidature au poste de [Intitulé du poste] – Relance
Exemple :
« Bonjour Madame / Monsieur [Nom],
Je me permets de revenir vers vous concernant ma candidature au poste de [Intitulé du poste], transmise le [date ou « début décembre »] via [site / mail / cabinet].
Ce poste correspond pleinement à mon expérience en [domaine] et à mon projet professionnel, notamment sur les aspects [mentionner 1 à 2 points clés du poste : management d’équipe, développement commercial, gestion de projet, etc.].
Je reste très intéressé par l’opportunité de rejoindre [Nom de l’entreprise] et de mettre à profit mes compétences en [compétence clé 1] et [compétence clé 2] pour contribuer à [objectif : augmenter le CA, structurer un service, améliorer un processus, etc.].
Serait-il possible de savoir où en est le processus de recrutement et si des entretiens sont prévus à ce stade ?
Je reste bien entendu disponible pour tout complément d’information ou pour un échange à votre convenance.
Cordialement,
[Prénom Nom]
[Téléphone]
[LinkedIn ou portfolio le cas échéant] »
À adapter selon votre niveau : si vous êtes junior, appuyez davantage sur la motivation et la capacité d’apprentissage ; si vous êtes senior, mettez en avant des résultats concrets.
Modèle de mail de relance après un entretien
Après un entretien, la relance est presque obligatoire. Elle rappelle votre intérêt et laisse une dernière impression positive.
Mail de remerciement (dans les 24 heures)
« Bonjour Madame / Monsieur [Nom],
Je vous remercie pour l’échange que nous avons eu hier concernant le poste de [Intitulé du poste].
Notre discussion a confirmé mon intérêt pour ce poste, en particulier sur les enjeux liés à [ex. : la structuration de l’équipe, le lancement de la nouvelle offre, le développement du portefeuille clients sur le secteur X].
Je suis convaincu que mon expérience en [compétence / domaine] et mes résultats sur [ex. : augmentation de X % du chiffre d’affaires, réduction de X % des coûts, mise en place d’un nouveau process] pourraient être utiles à [Nom de l’entreprise].
Je reste bien entendu à votre disposition pour toute information complémentaire.
Cordialement,
[Prénom Nom]
[Téléphone] »
Relance si aucune nouvelle après le délai annoncé
« Bonjour Madame / Monsieur [Nom],
Je me permets de revenir vers vous suite à notre entretien du [date] pour le poste de [Intitulé du poste].
Vous m’aviez indiqué que vous prendriez une décision autour de [délai évoqué]. De mon côté, je reste très intéressé par le poste et par la perspective de rejoindre vos équipes, notamment sur les sujets de [rappeler 1 ou 2 enjeux clés évoqués en entretien].
Je voulais savoir si le processus de recrutement avait avancé et si une décision avait pu être prise.
Je vous remercie par avance pour votre retour et reste disponible pour un éventuel second échange.
Cordialement,
[Prénom Nom]
[Téléphone] »
Modèle de relance courte sur LinkedIn
Sur LinkedIn, on évite les pavés. On va à l’essentiel.
Si vous aviez déjà échangé avec le recruteur
« Bonjour [Prénom],
Je reviens vers vous concernant ma candidature au poste de [Intitulé du poste], pour lequel nous avions échangé le [date / « la semaine dernière »].
Je reste très intéressé par l’opportunité de rejoindre [Nom de l’entreprise]. Savez-vous quand une décision est susceptible d’être prise ?
Bonne journée,
[Prénom] »
Si vous n’aviez pas encore échangé directement
« Bonjour [Prénom],
Je vous contacte au sujet de ma candidature au poste de [Intitulé du poste] chez [Entreprise], transmise via [site / cabinet].
Ce poste correspond bien à mon profil en [domaine], et je serais ravi d’échanger avec vous quelques minutes si vous le jugez pertinent.
Bonne journée,
[Prénom] »
Les erreurs à éviter absolument quand vous relancez
Une relance peut vous faire gagner des points… ou vous en faire perdre. Voici ce qui décrédibilise un candidat à coup sûr.
Relancer trop tôt ou trop souvent
- Relancer 48 heures après l’envoi du CV.
- Envoyer un mail, puis un message LinkedIn, puis appeler dans la même semaine.
Effet produit : vous passez pour quelqu’un de peu patient et de difficile à gérer.
Mettre la pression au recruteur
Formulations à bannir :
- « Cela fait déjà trois semaines que j’attends une réponse. »
- « Sans retour de votre part d’ici demain, je considérerai que… »
- « J’estime qu’il serait normal d’avoir au moins un retour. »
Vous avez raison sur le fond, mais ce n’est pas le sujet. Le recruteur gère des priorités business, pas une relation client.
Faire une relance trop longue
Une relance n’est pas une deuxième lettre de motivation. 10 à 15 lignes maximum suffisent. Au-delà, le risque est simple : le recruteur survole ou ferme.
Changer totalement de discours
Si en entretien vous disiez que le poste était une priorité absolue pour vous, mais que dans la relance vous expliquez que vous hésitez finalement avec deux autres offres plus attractives, vous envoyez un signal de manque de cohérence.
Relancer sur un mauvais canal
- Envoyer un SMS au recruteur sur son portable personnel sans y avoir été invité.
- Appeler sur le standard en boucle pour essayer de le joindre.
Restez sur les canaux professionnels : mail, LinkedIn, éventuellement téléphone si le numéro a été donné pour cela.
Exemples concrets : ce qui fonctionne et ce qui bloque
Sur le terrain, la différence entre deux candidats à compétences égales se joue souvent là.
Cas 1 : la relance qui débloque une réponse
Un manager commercial que j’ai accompagné avait postulé à un poste de responsable de secteur. Aucune nouvelle pendant 15 jours. Il s’apprêtait à abandonner.
Nous avons envoyé une relance courte, centrée sur :
- rappel du contexte,
- un résultat chiffré récent (+28 % de CA sur un portefeuille clé),
- une disponibilité claire pour un échange.
Résultat : le recruteur a répondu dans la journée. Sa candidature était dans la « bonne pile », mais la relance a fait remonter son CV dans la liste. Il a été embauché.
Cas 2 : la relance agressive qui ferme une porte
Autre situation : une candidate junior en marketing, très bonne sur le papier, relance une entreprise au bout de 5 jours, puis 3 jours plus tard, puis appelle le standard pour exiger un retour.
Le feedback du recruteur a été clair : « Bonne candidate, mais attitude trop impatiente. » Le poste demandait de gérer des clients exigeants. Ils ont préféré un profil plus posé.
Comment savoir quand arrêter de relancer (et passer à autre chose)
Relancer est sain. S’acharner ne l’est pas.
Vous pouvez considérer le dossier comme fermé si :
- Vous avez envoyé 2 relances espacées de 7 à 10 jours sans aucune réponse.
- Le poste a été republié avec un autre intitulé ou sur un autre site.
- Vous voyez sur LinkedIn que quelqu’un a déjà pris le poste.
Dans ces cas, inutile d’insister. Votre énergie sera mieux utilisée ailleurs : autres candidatures, développement de votre réseau, montée en compétences.
Option utile : le mail de « fin de processus »
Vous pouvez envoyer un dernier message pour laisser une bonne image :
« Bonjour Madame / Monsieur [Nom],
Sans retour de votre part concernant le poste de [Intitulé du poste], je suppose que ma candidature n’a pas été retenue.
Je vous remercie malgré tout pour l’attention portée à mon dossier et reste intéressé par de futures opportunités au sein de [Nom de l’entreprise], si un poste en [votre domaine] venait à s’ouvrir.
Bonne continuation,
[Prénom Nom] »
Discret, professionnel, et vous laissez la porte ouverte.
Faire de la relance un atout dans votre stratégie de recherche d’emploi
Relancer un recruteur n’est pas un détail administratif. C’est une compétence professionnelle : savoir suivre un dossier, communiquer de manière claire, gérer des délais. Autant d’éléments que les managers attendent aussi en interne.
En structurant vos relances, vous envoyez en creux un message fort : « Je sais où j’en suis, je gère mes priorités, je suis fiable ». Peu de candidats le font correctement. Ce qui en fait un avantage concurrentiel.
Au final, ce que les recruteurs retiennent, ce n’est pas seulement votre CV. C’est votre façon d’interagir avec eux à chaque étape. La relance fait partie de ces signaux faibles qui, cumulés, font pencher la balance.