Bp couvreur : formation, salaire et évolution possible dans la couverture

Qu’est-ce que le BP Couvreur ?

Le Brevet Professionnel (BP) Couvreur est une formation diplômante de niveau 4, accessible après un CAP Couvreur ou une expérience professionnelle significative dans le bâtiment. Il s’adresse aux professionnels souhaitant approfondir leurs compétences techniques, assumer davantage de responsabilités sur les chantiers et, à terme, évoluer vers des postes de chef d’équipe ou de chef d’entreprise.

Concrètement, ce diplôme prépare à toutes les dimensions du métier de couvreur : choix et utilisation des matériaux, réalisation d’ouvrages complexes en zinc, ardoise, tuile, étanchéité, sécurité sur les toits, lecture de plans, mais aussi encadrement d’équipe et gestion de chantier.

C’est un sésame pour toute personne souhaitant s’installer à son compte. Pourquoi ? Parce qu’il témoigne d’une maîtrise avancée du métier, tant sur le plan technique qu’organisationnel.

À qui s’adresse cette formation ?

Le BP Couvreur s’adresse principalement à trois types de profils :

  • Les titulaires d’un CAP Couvreur motivés pour approfondir leurs connaissances et évoluer rapidement.
  • Les professionnels en reconversion, disposant d’une première expérience dans le bâtiment.
  • Les jeunes apprentis désireux de renforcer leur expertise avant d’entrer sur le marché de l’emploi.

La formation peut se suivre en apprentissage, en alternance ou en formation continue (dans le cadre du CPF, d’un dispositif Pôle Emploi, ou par le biais de la VAE).

Durée et contenu de la formation

Le cursus du BP Couvreur s’étale sur deux ans, avec une alternance entre cours théoriques en centre de formation (CFA ou organisme spécialisé) et pratique en entreprise. Cette articulation permet aux apprenants d’acquérir un haut niveau de technicité tout en confrontant la théorie à la réalité du terrain.

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Le programme est dense, axé sur la polyvalence, et couvre notamment :

  • Les procédés de couverture en tuiles, ardoises, zinc, cuivre, acier, etc.
  • La réalisation de sous-toitures, d’isolation et d’étanchéité.
  • La lecture de plans, croquis, et notes techniques.
  • La prévention des risques professionnels (travail en hauteur, port d’EPI).
  • Des éléments de gestion (planification, devis, logistique de chantier).

Un couvreur formé par un BP est donc plus qu’un exécutant : c’est un technicien capable d’analyser une problématique, de prendre des décisions et de mener à bien une intervention complexe.

Combien gagne un couvreur titulaire du BP ?

Le salaire d’un couvreur titulaire du BP varie en fonction de plusieurs critères : localisation géographique, ancienneté, type d’entreprise, et responsabilités dans l’organisation. En voici une estimation basée sur les réalités du chantier :

  • Débutant avec BP : entre 1 900 € et 2 200 € brut par mois.
  • Avec 5 ans d’expérience : de 2 300 € à 2 700 € mensuels.
  • Chef d’équipe : autour de 3 000 € brut par mois.
  • Travailleur indépendant / artisan : revenus variables, mais potentiellement supérieurs à 3 500 € mensuels selon la charge de travail et la gestion commerciale.

Le BP peut donc devenir un levier d’augmentation salariale notable. À noter également : dans certaines régions où les couvreurs sont en forte demande (Île-de-France, Alpes, Bretagne…), les rémunérations sont attractives et les employeurs prêts à valoriser l’expérience.

Des perspectives solides d’avenir

Le marché de la couverture est en pleine tension. Pourquoi ? Plusieurs facteurs s’entrecroisent :

  • Une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
  • Une forte demande liée à la rénovation énergétique (isolation, étanchéité).
  • Le vieillissement des artisans en poste : 30 % des couvreurs partiront à la retraite dans les 10 prochaines années.
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Résultat : 9 entreprises sur 10 dans le secteur artisanal déclarent rencontrer des difficultés de recrutement. Pour les diplômés du BP, les opportunités sont donc bien réelles. Offres d’emploi régulières, possibilités d’évoluer vers des postes d’encadrement ou de s’installer à son compte : le marché est favorable, à condition d’être mobile et professionnel.

Évolution de carrière après le BP

Le BP Couvreur n’est pas une fin en soi. Il peut ouvrir la porte à des fonctions supérieures ou à l’entrepreneuriat. Voici quelques pistes concrètes :

  • Chef de chantier : gestion de plusieurs équipes, responsabilité technique et organisationnelle des travaux.
  • Conducteur de travaux assistant : lien entre le bureau d’études et le terrain.
  • Formateur en CFA ou en entreprise : transmission des compétences, rôle d’accompagnement.
  • Création d’entreprise : artisan couvreur, TPE dans la rénovation, avec ou sans spécialisation.

En parallèle, certains diplômés choisissent de compléter le BP avec un BTS Bâtiment ou un Bac Pro en liaison avec les métiers de la toiture ou de la performance énergétique.

Quels centres proposent le BP Couvreur ?

La formation est proposée dans de nombreux CFA en France, notamment ceux liés aux Compagnons du Devoir, qui jouissent d’une excellente réputation dans le métier. D’autres organismes, comme le BTP CFA ou des centres AFPA spécialisés, la dispensent également.

Avant de s’engager, mieux vaut comparer l’offre locale, échanger avec des anciens élèves et visiter les centres. Un bon indicateur : la qualité du matériel mis à disposition et l’implication des formateurs.

Anecdote de terrain : l’ascension express de Mathieu

Mathieu, 27 ans, originaire du Loiret, partageait une passion pour le travail manuel et la hauteur. Après un CAP Couvreur, il s’engage dans un BP en alternance. Dès la première année, son encadrant le place sur des chantiers de bâtiments historiques. Ardoise, plomb, zinguerie délicate – il touche à tout. Deux ans plus tard, il décroche un poste de chef d’équipe dans une PME locale spécialisée dans la restauration de monuments classés. Aujourd’hui, il encadre trois compagnons et prépare un projet d’installation en libéral.

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“La formation m’a permis de sortir du simple exécutant. J’ai appris à anticiper, à calculer, à gérer des hommes. Ça m’a changé et ça se voit sur la fiche de paie.”

Pourquoi miser sur le métier de couvreur aujourd’hui ?

Le secteur de la couverture coche toutes les cases que recherchent les jeunes actifs en 2024 :

  • Un métier concret, manuel, utile à la société – avec la satisfaction du travail bien fait.
  • Des perspectives de recrutement très fortes et des salaires corrects dès le départ.
  • La possibilité d’évoluer sans rester cloisonné à une fonction.
  • Un quotidien varié, en extérieur, loin du bureau et de la routine.

Dans un monde en pleine transition énergétique, le métier de couvreur se modernise. Isolation, panneaux solaires, toitures végétalisées… les compétences demandées changent, et les professionnels qualifiés sont en première ligne.

Se former au BP Couvreur, c’est donc bien plus qu’une simple étape dans un parcours d’apprentissage. C’est choisir un tremplin vers une carrière durable, ancrée dans les enjeux d’aujourd’hui. Et si vous aimez les hauteurs, les défis et la liberté… vous êtes peut-être déjà couvreur sans le savoir.