Comprendre le code ROME lié au métier d’agent de production
Le métier d’agent de production est indispensable dans nombre de secteurs industriels en France. Pourtant, peu de candidats — et même d’employeurs — savent que ce poste est rattaché à plusieurs fiches du Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME), un système utilisé par Pôle emploi pour classifier les métiers. Comprendre le code ROME permette de mieux cibler les recrutements, les formations et les parcours de carrière.
Alors, si vous êtes recruteur, agent de production aspirant à évoluer, ou en reconversion professionnelle, ce qui suit est pour vous.
Qu’est-ce que le code ROME ?
Le code ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) est un outil mis en place par Pôle emploi. Chaque métier y est identifié par un code à quatre caractères, permettant de structurer les offres d’emploi, formations et parcours professionnels. Ce système facilite la recherche d’emploi, la mobilité professionnelle et l’identification des compétences transférables.
Pour le métier d’agent de production, plusieurs codes ROME peuvent s’appliquer, selon les domaines spécifiques d’activité.
Codes ROME associés au métier d’agent de production
Le métier d’agent de production n’est pas monolithique. En fonction du secteur (agroalimentaire, automobile, pharmaceutique, textile, etc.), on le retrouve sous plusieurs codes ROME :
- H2102 – Conduite d’équipement de production alimentaire : pour les agents opérant dans l’industrie agroalimentaire.
- H2501 – Encadrement de la production de biens mécaniques et du travail des métaux : dès qu’il y a supervision ou technicité spécifique.
- H2101 – Conduite d’équipement de production chimique ou pharmaceutique.
- H3101 – Travail du bois et de l’ameublement.
- H2301 – Conduite d’équipement de formage des plastiques et des caoutchoucs.
En clair ? Un agent de production peut évoluer dans des contextes très variés. C’est ce qui en fait un profil précieux sur le marché du travail.
Les missions types d’un agent de production
Même si les tâches varient selon les secteurs, certains fondamentaux reviennent systématiquement :
- Assurer la production en respectant les normes qualité, sécurité et délais.
- Surveiller et régler les machines automatisées.
- Effectuer des contrôles qualité en cours de fabrication.
- Réaliser des opérations de maintenance de premier niveau.
- Participer à l’amélioration continue et proposer des ajustements si besoin.
Un exemple concret ? Dans une usine de conditionnement agroalimentaire, un agent pourra être responsable de la mise en marche de la ligne, du contrôle du grammage des produits, et du bon état des soudeuses automatiques.
Quelles compétences pour devenir agent de production ?
Ce n’est pas toujours la technicité qui prime. Un bon agent de production, c’est quelqu’un de rigoureux, avec l’œil sur tout, qui ne cède pas à la routine.
Voici les principales compétences attendues :
- Capacité à respecter des procédures strictes et répétitives.
- Maîtrise des équipements industriels (ou envie de les apprivoiser rapidement).
- Bonne dextérité manuelle et sens de l’observation.
- Adaptabilité face aux changements de cadence ou de production.
- Connaissances de base en informatique (interfaces homme-machine, écrans tactiles).
Dans certains cas, des habilitations spécifiques seront nécessaires : habilitation électrique, CACES (chariots élévateurs), ou normes sanitaires spécifiques, surtout si l’on évolue en environnement contrôlé.
Formation et accès au métier
Bonne nouvelle : le poste est accessible sans diplôme, même si un CAP ou un Bac pro dans le domaine industriel reste un plus.
En revanche, les entreprises apprécient les candidats ayant une première expérience en atelier ou sur ligne de production. Les formations en alternance sont aussi très efficaces pour mettre « le pied dans la porte ».
Côté conversion, de nombreux dispositifs sont disponibles :
- AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement)
- POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle)
- Titre Professionnel d’agent de production industrielle, certifié par le Ministère du Travail
Un témoignage à ce sujet : Julien, 42 ans, ancien livreur, s’est reconverti via une POEI dans une usine textile à Lyon. Deux mois de formation, puis un CDI. Aujourd’hui, il forme les nouveaux entrants.
Quels débouchés et quelles évolutions possibles ?
Le poste d’agent de production est souvent un tremplin. En acquérant compétences techniques et bon réflexe de sécurité, il est possible d’évoluer rapidement vers :
- Conducteur de ligne automatisée
- Régleur
- Chef d’équipe de production
- Technicien de maintenance
Une enquête de Pôle emploi montre d’ailleurs que 37 % des agents de production évoluent vers un poste de responsabilité dans les 5 premières années.
Et si l’on ajoute des formations ciblées — BTS Maintenance industrielle, CQPM, etc. — les possibilités sont presque infinies dans les industries qui recrutent.
Employabilité : un secteur qui recrute fort
Industrie agro, automobile, cosmétique, emballage, pharmaceutique… la liste est longue. La production tourne, parfois 24h/24. Résultat : les besoins en agents de production demeurent stables, voire en hausse dans certains bassins d’emploi.
D’après France Industrie, ce sont près de 60 000 postes d’agents de production qui sont à pourvoir chaque année. Le taux de tension est élevé dans certaines régions comme les Hauts-de-France, le Grand Est ou l’Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est donc un métier très porteur pour les profils sans diplôme, en reconversion ou en recherche de stabilité. Les contrats ? CDD, Intérim, mais aussi beaucoup de CDI dès la première année si le profil est motivé et fiable.
Un conseil de pro : les recruteurs cherchent des gens sur qui ils peuvent compter. Montrez votre régularité, votre endurance et votre esprit d’équipe — vous ferez la différence.
Fiches métiers utiles associées au code ROME
Pour creuser plus loin, voici quelques fiches métiers associées au parcours des agents de production. Elles permettent de mieux visualiser les passerelles possibles :
- Conducteur / Conductrice de ligne de fabrication – ROME : H2102
- Opérateur / Opératrice de fabrication industrielle – ROME : H2101
- Régleur / Régleuse de machines de production – ROME : H2501
- Agent / Agente de conditionnement – ROME : H2102
- Technicien / Technicienne de fabrication – ROME : H2301
Chacune de ces fiches propose des pistes de formation, les conditions d’exercice, les lieux d’emploi typiques, et des exemples d’évolutions professionnelles. Une mine d’informations pour bâtir un vrai plan de carrière.
Derniers conseils pour les candidats et recruteurs
Vous êtes candidat ? Pensez à actualiser votre CV avec le bon code ROME. Ça peut faire la différence dans les fichiers de Pôle emploi ou lors d’une présélection automatisée.
Vous êtes recruteur ? Veillez à bien identifier le bon code pour affiner vos annonces et attirer les bons profils. Ne négligez pas l’importance des soft-skills chez ces profils terrain : ponctualité, rigueur, capacité à travailler en 3×8. C’est parfois plus décisif que l’expérience.
Au final, le métier d’agent de production reste un pilier essentiel de l’industrie française. Derrière les machines, il y a des femmes et des hommes qui assurent la régularité, la cadence… et souvent, la qualité invisible mais indispensable.
Comme dans bien des secteurs : ce sont les fondamentaux qui font la différence.
